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20 février 2011

Les personnages féminins dans les oeuvres de Marie NDiaye

       Si l'on dit que Marie NDiaye est réaliste, c'est parce que dans presque tous ses livres, les personnages sont ordinaires. Ses romans relèvent du quotidien, de l'ordinaire. Les personnages féminins vivent des existences banales, même des situations humiliantes. Les héroïnes ne sont pas artistes, ni intellectuelles. Il semble qu'elles vivent juste auprès de nous. Elles ne sont pas d'issues de familles aisées. Elles n'ont rien de spécial par rapport aux autres à tel point que l'on ignore leur existence. Tout comme Marie NDiaye le décrit dans Rosie Carpe : « Rien ni personne ne se préoccupait de Rosie Carpe, personne ne prononçait jamais son nom. Si elle se trouvait devant un mur, c'est le mur qu'on voyait au-delà d'elle et non pas Rosie. » Mais elles représentent un groupe dans la société.

Rosie Carpe travaillait dans un hôtel, Demba (dans le roman Trois femmes puissantes) est veuve après trois ans de mariage. Elle part pour la France sur une barque à l'immigration. Il n'en est pas moins vrai que leurs histoires nous touchent, et même éveillent en nous des résonances profondes. Tout simplement parce qu'il est possible que ces histoires se passent un jour dans la vie réelle.

Marie NDiaye est célèbre depuis longtemps en France. Cependant, elle a quitté la France. Maintenant, elle habite à Berlin avec sa famille. Dans cette ville allemande, ses voisins ne la connaissent pas. À leurs yeux, elle est seulement une écrivaine ordinaire, une femme et mère de trois enfants. Marie NDiaye cherchent avec ses personnages, à maintenir la paix dans le coeur.

Dans la pièce de théâtre Papa doit manger, Papa revient au bercail, à Courbevoie. Il dit qu'il est riche, il espère que Maman le reprend. Papa a quitté toute la famille – Maman et ses deux filles il y a dix ans. Maman a sacrifié ses ambitions pour Papa. Elle rêve de devenir patronne, mais elle n'a pas pu finir ses études de coiffeuse suite au départ de Papa. Elle élève ses deux filles toute seule. Maman n'a rien eu pendant dix ans, pas un centime, pas un mot de Papa. Maman vit actuellement avec Zelner, un professeur de français. Papa veut rentrer dans la maison. La seconde scène nous révèle la réalité : Papa revient mais il n'a rien à proposer. Il veux seulement demander à Maman de lui prêter dix mille francs. Il n'a jamais quitté Courbevoie depuis dix ans. Il vit avec Anna et leur fils Bébé. Le costume et les chaussures sont à frère de Anna, pour tromper Maman. Maman n'est qu'une coiffeuse, son rêve est détruit par Papa. Papa l'a quittée il y a dix ans. Quand Maman mène une vie tranquille, il revient pour la tromper. Après la mort de Zelner, Maman retrouve Papa, elle lui dit : « J'ai toujours eu pour toi, oui, un amour inexplicable. »

En fait, il y a d'autres types épouses trompées dans les oeuvres de Marie NDiaye. « La trahison prend des formes diverses selon que le couple vit en province ou non et selon la génération dont ils font partie. Le rôle d'épouse indique un sacrifice, montrant par là que les sujets féminins ont tout à perdre dans ce statut. » Dans les deux cas évoqués ci-dessus, les personnages principaux sont malheureux--les héroïnes ont tant sacrifié pour leur famille. Elles ont une affection envers les membres de la famille. Elles prennent leur responsabilité ou la charge familiale, pourtant, cet amour n'est pas réciproque.

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