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Le temps a laissé son manteau...
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6 mars 2011

la morale incarnée par des figures

la morale incarnée par des figures

 

« On peut tirer une morale précise de ce que j’écris ou alors une morale ambiguë, toujours discutable. » analyse Marie Ndiaye.

Les textes sont souvent des fables cruelles. Cependant, la loi, la morale, la justice sont ironiquement incarnées par des figures diverses de l’autorité. Dans La Sorcière, la maman est instructrice. Elle regrette ni son fils ni sa fille n’aient voulu devenir instituteurs ou professeurs : « Je redoute que ma Lili soit sans scrupules, sans morale. »[1]

La mère de Lucie vit avec son mari pendant vingt-cinq ans. Son mari ne savait pas ses pouvoirs ni son don. Mais un jour, il rentre plus tôt que d’habitude. Il avait aperçu le bout d’une queue de serpent. Il sait un aspect de sa véritable nature – mi-fée, mi-hunaine. Elle quitte son mari, mais elle y perd au change. Elle se dégrade et vit dans un immeuble en mauvais état, tandis que celle de son époux, « il dirigeait maintenant une grande succursale de la compagnie d’assurances où ma mère travaillait comme secrétaire, il s’était, lui, élevé, et gagnait suffisamment d’argent pour avoir décidé, nous expliqua-t-il sur-le-champ, de s’offrir ce luxueux logement, long de cinq ou six pièces en enfilade, blanches et lisses, parquetées meublées de neuf et non plus du mobilier de son mariage. »[2]

La vie a changé, la mère de Lucie reste toujours une mère tendre et attentive. Quand Lucie a besoin d’elle, elle est toujours là. Un soir, dans la cuisine de la belle-mère de Lucie, « elle se rassit et, tandis que je mangeais et qu’elle me regardait avec une vigilance affectueuse. »[3]

L’œuvre de Marie NDiaye est « hantée par la culpabilité, l’innocence, l’expiation ou le pardon. » On dit que s’il y a crise du roman, c’est qu’il y a crise de la société, crise des valeurs.

 

 Elles sont dotées d’une force saine

 

Les héroïnes dans l’œuvre de Marie NDiaye ne réussissent pas leur vie, au contraire, la plupart d’entre elles mènent une vie misérable ou malheureuse. Parfois elles sont entêtées, obstinées, mais elles sont également courageuses dans leurs souffrances, dans leurs souvenirs, dans leurs angoisses et leurs regrets. Dans un interview, Marie NDiaye a dit : « J’ai envie de mettre en scène des personnages dont la force ne repose pas sur le cynisme, l’abus d’autorité ou la folie. Des personnages dotés d’une force saine. »[4] Une force saine, c’est une force qui émane d’elles-mêmes. Comme Norah, (dans Trois femmes puissantes), qui a quitté sa fille et la France pour aller au Sénégal. Dans ce pays tout à fait étranger pour elle, elle doit affronter son père qui l’a abandonnée quand elle avait 8 ans. Elle doit sauver son frère qui est en prison, elle doit « surmonter ce sentiment à mi-chemin entre la dévotion et la répulsion qu’elle éprouve pour lui. »

Quel que soit le résultat final, ce que nous avons appris au cours de ces luttes constitue nos propres forces que personne ne peut enlever.



[1]NDIAYE Marie, La Sorcière,Paris, Minuit, 1996, P 59.

[2]Ibid., P 97.

[3]Ibid., P 128.

[4]CROM Nathalie, (Page consultée le 28, décembre 2010),Marie NDiaye : ‘’Je ne veux plus que la magie soit une ficelle”[En ligne]. Adresse URL :http://www.telerama.fr/livre/marie-ndiaye-je-ne-veux-plus-que-la-magie-soit-une-ficelle-litteraire,46107.php

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